L'essor du "Venture Scientist" à Mila

L’essor du Venture Scientist

Dans les coulisses de l’événement Amiral du 15 octobre à Mila

Le 15 octobre, Amiral Ventures a réuni fondateurs, chercheurs et investisseurs à Mila pour L’essor du Venture Scientist — une soirée consacrée à une idée simple mais puissante : la prochaine génération d’entreprises durables se construira à l’intersection de la science de pointe et de l’entrepreneuriat.

À travers trois échanges distincts — un panel de fondateurs en IA, un panel de capital-risque et une discussion de type fireside chat avec Joëlle Pineau — le message était clair : le Canada, et Montréal en particulier, réunit tous les ingrédients nécessaires pour transformer une recherche de calibre mondial en entreprises globales et structurantes pour leur catégorie.

Panel des fondateurs IA : de la recherche à l’impact réel

Le panel des fondateurs a réuni des opérateurs ayant franchi à plusieurs reprises le pont entre le laboratoire et le marché, notamment Paul Kruszewski (WRNCH / Hinge Health), Jean-Simon De Venne (BrainBox AI) et Jacomo Corbo (PhysicsX), sous la modération de Marc Bellemare (Reliant).

Un thème central s’est imposé : ce ne sont pas les articles scientifiques qui changent le monde, mais les produits. Si l’excellence scientifique est le point de départ, l’impact réel exige de livrer, d’itérer et de se confronter à la complexité du terrain. Les fondateurs ont partagé des récits francs d’échecs précoces, de systèmes défaillants, de prototypes détruits et de pivots inconfortables — autant d’étapes nécessaires pour transformer la théorie en produits scalables.

Plusieurs enseignements clés se sont dégagés :

  • Le product-market fit ne se force pas ; lorsqu’il est atteint, l’élan devient évident.

  • La vitesse est cruciale : les startups IA d’aujourd’hui peuvent se construire avec de petites équipes, mais les fenêtres d’exécution sont courtes.

  • Le véritable avantage concurrentiel ne réside pas uniquement dans la propriété intellectuelle, mais dans une compréhension profonde du domaine combinée à une exécution implacable.

Pour les chercheurs présents, le message était mobilisateur : les compétences requises pour produire une science d’excellence — formulation d’hypothèses, itération rapide, rigueur intellectuelle — sont les mêmes que celles nécessaires pour bâtir de grandes entreprises.

Panel VC : le capital est là et prêt à être déployé

Le panel VC a réuni des leaders d’Inovia Capital, de Radical Ventures et de BDC Capital afin de déconstruire un mythe persistant : celui selon lequel le Canada manquerait de capital pour soutenir des entreprises IA ambitieuses.

La réalité exposée était tout autre. L’IA représente désormais une part significative des investissements en capital de risque au Canada, avec de grands fonds, compétitifs à l’échelle mondiale, qui déploient activement du capital à tous les stades, du pré-amorçage à la croissance. Plus encore, les investisseurs ont souligné que l’avantage canadien en IA est structurel, ancré dans des institutions comme Mila et dans une forte concentration de talents techniques.

Messages clés du panel :

  • Il existe amplement de capital au Canada pour les fondateurs IA qui bâtissent de véritables entreprises.

  • Les investisseurs canadiens et américains sont complémentaires, non adversaires ; les entreprises mondiales bénéficient des deux.

  • Les fondateurs doivent réfléchir de manière intentionnelle à leur lieu d’incorporation et à la manière d’ancrer la création de valeur au Canada.

Pour les aspirants fondateurs, la conclusion était sans équivoque : ne vous auto-excluez pas — engagez-vous tôt, bâtissez des relations localement et pensez global dès le premier jour.

Discussion avec Joëlle Pineau : embrasser l’arc complet de l’impact

La soirée s’est conclue par une discussion inspirante avec Joëlle Pineau, qui a proposé une redéfinition forte de ce que signifie être scientifique aujourd’hui.

Elle a remis en question la caricature traditionnelle du chercheur cantonné à la production d’articles, plaidant pour une ambition plus large : les scientifiques doivent se sentir habilités à mener leurs travaux jusqu’à leur pleine expression dans le monde réel. La recherche n’est pas une finalité — elle constitue le socle sur lequel se bâtissent des systèmes, des produits et des institutions concrets.

Pour les étudiants et chercheurs en début de carrière, son message a profondément résonné : nul besoin d’attendre une permission pour créer son emploi idéal ou son entreprise idéale. La voie du venture scientist repose sur l’autonomie, la responsabilité et l’acceptation d’un impact à grande échelle.

L’engagement d’Amiral envers Mila et la communauté IA canadienne

Chez Amiral Ventures, cet événement s’inscrit dans un engagement de long terme. Mila n’est pas simplement un lieu : c’est un pilier de l’écosystème canadien de l’IA et une référence mondiale en matière de recherche responsable et de calibre international.

Amiral est fier de soutenir Mila et l’ensemble de la communauté IA canadienne en :

  • Appuyant des fondateurs issus de racines techniques profondes

  • Faisant le pont entre la recherche et l’entrepreneuriat grâce au capital, aux réseaux et à un accompagnement opérationnel

  • Contribuant à ce que des entreprises IA d’envergure mondiale soient construites — et demeurent ancrées — au Canada

L’essor du venture scientist n’est pas une mode. C’est un changement générationnel. Et le Canada est particulièrement bien positionné pour en prendre le leadership.